1938: Naissance à Toulouse quai de Tounis. Fils de Francisco Porcel, immigré valencian naturalisé, et Marguerite Porcel, née Blaché.
1939: A cause de la guerre et de sa santé fragile, Michel est confiée à sa grand-mère maternelle, Blaché née Aghemot, de naissance italienne et sa tante Marie Louise Blaché. Marie Louise est institutrice à l’école primaire de Belpech, où Michel va grandir.
1944: Naissance de Anne Marie Porcel, sa sœur, à Toulouse.
1945: Décès de Marguerite Porcel, Anne est à son tour confiée à Marie Louise.
1951 : Marie Louise devient institutrice à l’école Jean Jaurès à Carcassonne, où la famille vivra dans les logements de fonction.
Durant son enfance, Michel ne voit son père que rarement, les relations entre Fransisco, sa belle mère et sa belle sœur étant conflictuelles. Parmi les rituels imposés par les tutrices, Francisco, Michel et Anne devaient fleurir la tombe de Marguerite pour la fête des mères. Quand Francisco vient voir ses enfants, à Belpech puis à Carcassonne, il apporte des cadeaux. Un jour il offre à Michel une magnifique boîte de couleur. Michel commence à peindre et à dessiner. Dès la petite école, il se fixe de dessiner toutes ses cartes de géographie lui-même, sans utiliser de calque. Michel est un enfant à la santé fragile, il souffre de bronchite chronique, que l’on ne sait pas soigner à l’époque, il suit régulièrement des cures pour traiter la tuberculose, inadaptées à sa maladie. Il développe une forte scoliose qui comprimera sa cage thoracique. Ses « mères adoptives » vont donc le surprotéger et le garder à la maison. Le dessin et la peinture devenant sa plus grande activité d’enfant et surtout d’adolescent. A Carcassonne, il suit les cours de dessin municipaux dirigés par M. Baubois.
1959 : fin des études secondaires
1960 : capacité en droit à Toulouse
1961 : Entre à la MSA, au service des cotisations cadastrales, où il travaille avec Dennis Bonne, Musicien et peintre.
1967 : première exposition
1974 : exposition à Burgos
1975 : Exposition à la cité, rencontre avec Marie France Vielmas qui travaille dans un autre service à la MSA.
Durant sa vie de jeune homme célibataire, Michel, voyage, il va plusieurs fois à Paris, en Allemagne, en Espagne, une fois en Italie. Tous ces voyages sont l’occasion de faire des rencontres, particulièrement avec des artistes; Mais sa passion sera toujours de visiter des musées, des expositions, des galeries d’art; Et c’est l’ Espagne qui fera la plus grande impression sur lui ; sa langue, sa poésie, sa culture, tout le ramène à ses origines méditerranéennes; il ajoute même un « L » à son nom de peintre pour marquer sa volonté d’être un artiste catalan. A Carcassonne, il fait partie du ciné club. Il écoute du jazz, achète pas mal de disques. Il collectionne les livres sur les techniques des arts, d’histoire de l’art et aussi des monographies de peintres impressionniste, post-impressionniste, expressionniste, cubiste, abstrait.
1977 : Il épouse Marie-France Vielmas.
1979 : Naissance de leur fille unique Céline.
1980 : Michel et Marie-France s’installent à Couffoulens, village proche de Carcassonne, dans une ancienne grange, qu’il a transformé en petite maison. La partie inférieure, une ancienne cave avec une écurie et deux porchères, devient son atelier.
1981: Suite aux dégradations de son état de santé, Michel est mis en invalidité. A partir de là, il se consacrera uniquement à sa création.
1981: Décès de son père Francisco Porcel, mort d’une crise cardiaque sur le quai de la gare d’Agen.
A Couffoulens, Michel, a de l’espace pour travailler, il commence donc à utiliser des plus grands formats et à pratiquer diverses techniques : utilisation du bois, du grillage, du plâtre. Il s’amuse à faire des ateliers de masques avec les enfants du village en période de carnaval, ou encore des ateliers de confection de tableaux en plâtre et coquillage à l’école primaire du village. Michel et Marie-France sont proches de personnalités occitanistes, tels que Mireilha Bras, présidente de l’IEO de l’Aude qui a grandi avec Michel à l’école Jean-Jaurès et que Claude Marti, célèbre chanteur occitan, qui était l’instituteur de Couffoulens.
1981: Création du comité d’art et tradition populaire de Couffoulens dont Michel et Marie-France sont des membres actifs. Le comité organise annuellement, le fecos, carnaval traditionnel, pour lequel il construira durant 10 ans le bonhomme de Carnaval.
1981 à 1990 : Le comité organisera des soirées de débats et de soutiens entre autres, aux indépendantistes Basques, Canaques et aux viticulteurs.
Face aux crises d’asthme et d’essoufflements, Michel commence un traitement de kinésithérapie en piscine qui lui procure une meilleure qualité de vie même si les crises d’essoufflements restent régulières. Ces soins et sa volonté lui permettront de gravir la montagne Sainte Victoire, chère à l’un de ses peintres favoris Cezanne. Durant ces années Michel travaille beaucoup, la journée dans son atelier et le soir dans la maison jusque tard dans la nuit.
1987 : Exposition au festival de théâtre d’Avignon. (Sur la photo Michel pose avec le journal du off qui présente son expo). Il retournera au festival tout les ans jusqu’en 1999.
1991-1992 : Michel réalise des affiches pour deux spectacles de théâtre « Nina c’est autre chose » et « La conquête du pôle sud » deux création de la compagnie Juin88, dont la metteur en scène, Michelle Heydorff, est installée à Cornèze, hameau de Couffoulens.
1992 : Michel et sa famille, quittent la maison de Couffoulens, devenue trop petite, et s’installent à Montredon, un hameau de Carcassonne.
Michel et sa famille, voyagent encore vers les destinations préférées de Michel, l’Italie, l’Allemagne, Paris mais aussi, l’Autriche et la Suisse, les musées et expositions restent toujours la principale activité des voyages. Il continue à aller régulièrement au cinéma, voir les films proposés aux « amis du cinoch », l’association cinéphile de Carcassonne. Michel et Marie-France ne ratent pas d’occasion de faire la fête, que ce soit le buffoli de Ladern ou la fête de la châtaigne à Castans.
1992-1995 : Michel et Marie France se rendent tous les étés au festival de flamenco de Mont-de-Marsan.
1998- 2001 Michel prend des cours de flamenco au foyer Leo Lagrange. Après le départ de la professeur de danse, il organisera lui-même les cours de flamenco et fera venir une danseuse de Béziers pour donner les cours.
1998 : l’insuffisance respiratoire, entraînant des problèmes cardiaques, Michel reçoit alors un appareil d’aide respiratoire pour toutes ses nuits et parfois ses journées.
1999: Un eczéma, lié à une allergie à l’eau de la piscine, lui empêche de poursuivre les soins de kinésithérapie qui le soutenait depuis plusieurs années.
2000 : Dernière exposition que Michel ira admirer, l’œuvre de Soutine présentée au musée d’art moderne de Céret ; il se déplacera avec son déambulateur respiratoire.
2001 : Face aux dérèglements rénaux, entraînés par le manque d’oxygénation de son sang, Michel est hospitalisé. Le pneumologue qui le suit depuis longtemps, propose l’opération de la dernière chance, une trachéotomie, qui pourrait le sauver mais le condamnerait à finir sa vie dans un lit. Le docteur à ces mots : « Michel, vous vivez dans votre tête alors il faut le tenter» Michel de répondre qu’il fallait tout tenter pour vivre. Si l’opération a fonctionné et donné plus d’air aux poumons de Michel qu’ils n’en avaient jamais eu, les reins n’ont pas évacués l’anesthésiant. Michel Porcel est décédé le 23 février 2001.
Pendant sa vie à Montredon, Michel a continué les activités culturelles mais à un rythme moins effréné, réservant l’essentiel de son énergie à la création. Il n’a plus voyagé, se sentant trop fatigué pour le faire. Il s’est mis à jardiner, ce qu’il regrettait ne pouvoir faire à Couffoulens. Il aimait cuisiner, particulièrement les recettes apprises de sa grand-mère et était d’autant plus fier quand les tomates farcies étaient celles de son jardin. Il se plaisait à mettre le vélo dans son fourgon, se garer au bord d’Aude et partir en bicyclette jusqu’à la place Carnot pour faire son marché hebdomadaire. Même si il se couchait beaucoup plus tôt, Michel travaillait toujours beaucoup à son art. Il méditait aussi beaucoup, assis dans son fauteuil, l’index posé sur sa joue, le majeur sur sa moustache ; le kleenex toujours à disposition, dans la poche ou dans l’autre main.
Michel n’était pas un « béotien », pour reprendre une de ses formules, il aimait l’art en général, cinéma, théâtre, danse, musique. Il était d’un caractère sociable, avait de nombreux cercles d’amis. Il s’investissait dans des associations culturelles ou dans des manifestations politiques. Son dernier geste citoyen, fut de signer une dérogation pour les élections municipales, quelques minutes avant d’entrer en salle d’opération. Bon vivant, il aimait charmer les femmes, faire la fête, rire, cuisiner et bien manger.
Sa recherche dans la création plastique a pris plusieurs directions, à savoir en premier lieu l’apprentissage des techniques par des cours, des livres et l’expérimentation, en second lieu, la connaissance de l’histoire de la peinture par les livres et la visite de nombreuses expositions et musées, ensuite par le « bricolage » et l’amusement avec la plastique et enfin par la réflexion et la remise en question perpétuelle de son art.
Il réalisa beaucoup de dessins et tableaux, dont un grand nombre ont fini au feu. Dessin, au crayon ou à l’encre. Il utilisait rarement l’huile trouvant le temps de séchage trop long, car il aimait retravailler ses couches plusieurs fois. Il employait principalement l’acrylique et aussi les craies pastel et les craies à l’huile. Sur ses toiles, il pratiquait beaucoup le collage, de papier journal, de carton ou de papier préalablement peint par lui. Dans les dix dernières années de sa vie, il réalisa de nombreux totems, avec du bois incisé et peint, ou du carton peint fixé sur bois.